Egalité homme-femme, la crise sanitaire et économique ruine tous les efforts entrepris et suspend toutes les avancées déjà obtenues
Aujourd’hui, dans la zone euro, une femme gagne 15 % de moins qu’un Homme à travail équivalent, et la France ne fait pas mieux avec un écart estimé à 15.8 %. Depuis le 04 novembre 16h16, les salariées françaises travaillent donc « pour rien » en comparaison de leurs collègues masculins.
Direction dans de grandes organisations privées et publiques. Auteure de plusieurs ouvrages sur le management et le travail.
Avocat aux barreaux de New York et de Paris et Counsel au sein du département Contentieux et Arbitrage du bureau de Paris.
Diplômée de l’IEP Paris, de l’ESSEC et de l’ENA, a travaillé dans les secteurs associatif et public : directrice d’un pôle d’EHPAD, représentante du secteur social et médico-social en fédération professionnelle
Les trois groupes de travail les plus actifs en 2020 sont :
Aidantes non professionnelles
Aujourd’hui, 11 millions d’aidant.es non professionnel.les accompagnent un.e proche en situation de dépendance en France. Ce phénomène tend à se développer, en cause, une population vieillissante.Les femmes représentant 57% des aidant.es. Cette activité non rémunérée vient s’ajouter aux charges domestiques et familiales supportées en grande majorité par les femmes, et a des conséquences sur leur santé, leur vie professionnelle, et ensuite leur retraite.Face à ce constat, le Laboratoire de l’Égalité dressera un état des lieux sur les aidantes lors de la journée nationale des aidant.es le 6 octobre 2020. Un pacte sera ensuite élaboré en 2021 afin d’établir des propositions concrètes à l’intention des instances de décision publiques et privées portant sur les enjeux déterminants qui doivent être pris en considération pour les aidantes : la reconnaissance de leur statut, davantage d’aménagements professionnels, le droit au répit.
Contacts : Olga Trostiansky / Nils Poussielgues
Femmes et Intelligence Artificielle
On pouvait espérer que le progrès technologique serait neutre et s’accompagnerait d’une réduction des inégalités entre les femmes et les hommes : ce n’est pas le cas. Les algorithmes à la base de l’Intelligence Artificielle (IA), programmés par des humains, traduisent presque automatiquement les préjugés sexistes toujours vivaces dans la société. En outre, l’IA est un secteur largement masculin et les développeurs sont en majorité des hommes. Quant aux bases de données qui alimentent les algorithmes, elles reflètent des situations et des opinions passées ou présentes, souvent imprégnées d’inégalités ou de stéréotypes de sexe, guère porteuses d’évolution. Le Laboratoire de l’Egalité s’inquiète de l’amplification des inégalités entre les femmes et les hommes et de la diffusion des représentations sexistes via l’IA. Le Laboratoire de l’Egalité a publié en juin 2020 son Pacte pour une Intelligence artificielle égalitaire entre les femmes et les hommes.
Contact : Muriel Garnier
Projet de lutte contre la précarité des femmes
La précarité touche davantage les femmes que les hommes. Les femmes y sont exposées par de nombreux facteurs qui trouvent leur origine dans le fondement culturel du rôle qui leur est assigné dans la société, y compris au regard de l’emploi. La précarité est donc induite par des causes économiques, sociales culturelles et psychologiques. Le Laboratoire de l’Egalite a lancé en juillet 2020 un Pacte pour lutter contre la précarité des femmes, qui établit des propositions concrètes portant sur le temps partiel, la monoparentalité et l’éloignement de l’emploi. Le but est de permettre aux millions de femmes touchées par la précarité d’accéder à la sécurité psychologique, économique et sociale.
Contact : Lucile Peytavin
Les actions du Laboratoire vont au-delà de ces trois thématiques et traitent de l’ensemble des sujets liés à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail.
Femmes et retraite
A l’annonce du gouvernement de sa volonté de réformer le système des retraites, le Laboratoire de l’Egalité s’est emparé de la problématique au travers du prisme sexué afin d’alerter les pouvoirs publics et l’opinion publique sur les inégalités qui touchent les femmes. Le 15 janvier 2019, le Laboratoire de l’Egalité à organisé un colloque, « Femmes et retraite : état des lieux, enjeux, perspectives », accueilli par la Caisse des dépôts et en présence de Jean-Paul Delevoye. Il a réuni des expert.e.s de divers domaines (recherche, entreprises, partenaires sociaux, associations) et a fait salle comble. Le système de retraite actuel ne reflète pas seulement les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes dans les inégalités de pension, il tend à les amplifier. Les montants des pensions dépendent à la fois du montant des salaires perçus par les salarié.e.s et de la durée de leurs cotisations. Ce système est donc plus favorable aux carrières complètes, sans interruption, ascendantes. Actuellement on peut le considérer comme discriminatoire en ce qu’il favorise ces carrières typiquement masculines.
Contacts : Olga Trostiansky / Emmanuelle Myoux
Réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle
L’étude approfondie des données sur l’accès à l’apprentissage, à la formation et à l’emploi montre des déséquilibres en défaveur des femmes. Elles sont cantonnées dans des secteurs perçus comme féminins et les formations qu’elles choisissent sont moins qualifiantes. Les inégalités dues à la non-mixité des métiers sont insuffisamment compensées lors des réorientations professionnelles. Pour construire une réforme plus juste, le Laboratoire de l’Egalité a produit 22 propositions très concrètes portant sur l’orientation scolaire qui met à mal la mixité, la question de la mixité femmes/hommes au sein des filières d’apprentissage, l’insertion sur le marché du travail, l’inégalitaire accès à la formation entre femmes et hommes, l’impact des responsabilités parentales et domestiques sur les parcours des femmes, les formations moins qualifiantes pour les femmes et le ciblage des publics éloignés de l’emploi.
Contact : Lucile Peytavin
Femmes et professions libérales
Les inégalités femmes-hommes dans les professions libérales réglementées sont criantes bien qu’elles occupent 46% des emplois : 44% d’écart de revenus, concentration des femmes dans les métiers les moins valorisés et les moins rémunérés, très faible part des femmes dans les instances représentatives et quasi absence dans les fonctions exécutives, maternité vécue souvent comme rédhibitoire pour poursuivre dans la profession, etc. En 2015, le Laboratoire de l’Egalité a élaboré, en collaboration avec l’Union des jeunes avocat.e.s, un Pacte pour l’égalité dans les professions libérales réglementées. Les trois mesures phares sont la mise en place d’une politique proactive en faveur de l’égalité et la mixité des métiers, la parité au niveau des organes représentatifs et l’articulation vie privée vie professionnelle des acteurs et actrices.
Contact : Valence Borgia
Femmes et politique
Le groupe « Femmes et politique » a été lancé pour soutenir le projet de modification de l’article premier de la constitution en faveur d’une visibilité accrue des femmes et d’une plus grande garantie des droits dans la loi fondamentale. Très vite, notre volonté a été de nous rapprocher des associations et instances qui agissent en faveur de la parité en politique. Le Laboratoire de l’égalité a intégré le groupe de travail sur l’égalité femmes-hommes créé par François BAROIN, président de l’Association des Maires de France. Son objectif initial était d’identifier les actions permettant de faire croître la parité et donc que davantage de femmes deviennent maires et présidentes d’intercommunalités. A ce jour, les réflexions s’élargissent pour savoir comment intégrer davantage l’égalité femmes-hommes dans les politiques publiques.
Contact : Catherine Sexton
Education à l’égalité
L’ambition du groupe de travail est de prendre en compte toute la chaîne de l’éducation : de la crèche à l’université pour bâtir un plan d’action en faveur de l’égalité. Les membres s’appuient sur les différents travaux existants du Laboratoire de l’Egalite et des différentes parties prenantes de l’écosystème pour développer une approche transversale. Se relier dans la complémentarité de nos expertises permet de renforcer l’efficacité de nos actions pour accroître la conscience de l’égalité comme valeur de la société dans l’éducation. En novembre 2012, le Laboratoire de l’Egalité a publié une enquête « Egalité femmes-hommes et lutte contre les stéréotypes : Perception et attitudes des Français.e.s ». Les stéréotypes sexistes reculent, mais certains d’entre eux restent bien vivaces, ils sont même parfois présents dès la naissance.
Contact : Huguette Klein
Egalité professionnelle
En 2017, le Laboratoire de l’Egalité a publié un guide de l’égalité à destination des TPE PME, en partenariat avec le Ministère du Travail et le Secrétariat d’Etat en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes « Egalité femmes-hommes, mon entreprise s’engage ». Ce guide a pour vocation de présenter aux employeur.e.s des outils pratiques ainsi que les obligations légales pour favoriser l’égalité dans l’entreprise et lutter contre les stéréotypes. Actuellement, le groupe de travail mène une lecture approfondie du Pacte pour l’égalité (écrit en 2017 pour les élections présidentielles) afin de s’assurer que les 120 mesures concrètes restent d’actualité. En effet, de nouvelles dispositions législatives ont évolué depuis la loi Avenir professionnelle, comme l’obligation pour les employeurs (de plus de 50 salarié.e.s) de publier un « index de l’égalité femmes-hommes ». Par ailleurs, un projet Egalité Professionnelle de plan pluriannuel 2019-2021 s’écrit à Bercy. Le laboratoire de l’Egalité pourrait être force de propositions pour les 25 mesures de ce projet.
Contact : Corinne Hirsch
Femmes et Sport
Depuis que le sport est sport, il est dominé par un ordre masculin, créé par des hommes et pour des hommes. Longtemps la femme sera interdite de sport, confinée dans un rôle conjugal, matrimonial et domestique. Il aura fallu de longues décennies de luttes et de combats pour qu’un nouvel ordre émerge, qui ouvrira très progressivement la pratique du sport aux femmes. La situation a évolué, mais l’éco-système du sport n’a pas totalement éradiqué les stéréotypes qui structurent sa culture, son modèle économique, ses instances et ses pratiques. Le monde sportif est marqué par de multiples formes de discriminations qui pénalisent les pratiquantes professionnelles ou amateures dans de nombreux domaines , qu’il s’agisse : formation à l’éducation physique, accès aux infrastructures, entrainement, compétition, rémunération, médiatisation, harcèlement, reconversion, partage des responsabilités dans les instances dirigeantes,. Dans ce contexte, le Laboratoire de l’Egalité considère qu’il est essentiel de favoriser tout à la fois les changements individuels et les évolutions collectives. Une telle ambition nécessite avant tout une adaptation des codes, des règles, des rites et des rythmes du sport aux aspirations et aux contraintes des femmes. Afin de mobiliser toutes les expertises et les énergies disponibles, le Laboratoire de l’Egalité souhaite élaborer un « Pacte pour l’égalité dans le sport », en étroite liaison avec l’ensemble des partenaires concerné.e.s, définissant les voies et moyens d’améliorer l’égalité femmes-hommes dans les institutions et les pratiques sportives.
Contact : Patrick Boccard
Femmes et inégalités salariales
Si on compare les salaires des femmes à ceux des hommes – à poste égal, par niveau de responsabilité, par secteur, par métier, par âge, par diplôme – force est de constater que leur valeur sur le marché de l’emploi est moindre. D’un côté de l’échelle des salaires, les femmes qui accèdent à des emplois de bon niveau sont moins payées que les hommes avec des écarts encore plus importants que la moyenne. de l’autre côté, les temps partiels, le sous-emploi, qui concernent surtout des femmes, font sombrer les moins qualifiées dans la pauvreté. L’objectif du Laboratoire de l’Egalité est de démontrer les ressorts de ces paradoxes et de mettre en évidence les bénéfices individuels et collectifs de l’égalité salariale.
Contacts : Betty Hervé / Mathilde Tabary
Femmes et santé
En matière de santé, femmes et hommes, ne sont pas logé.e.s à la même enseigne, non seulement pour des raisons biologiques, mais aussi pour des raisons sociales, culturelles et économiques pas toujours prises en compte. Les stéréotypes de sexe, l’un « fort » et l’autre « faible », imprègnent encore les mentalités. Les préjugés liés au genre influencent les pratiques médicales, la recherche, l’enseignement et aussi le comportement des patient.e.s. Ils conduisent à des situations d’inégalités et de discrimination entre les sexes dans la prise en charge et l’accès aux soins. L’objectif du Laboratoire de l’Egalité est d’éveiller la vigilance des practicien.ne.s et des soignant.e.s pour promouvoir une médecine plus égalitaire au service de la santé des femmes et des hommes.
Contacts : Catherine Vidal / Muriel Salle / Patrick Boccard
En fonction de l’actualité, certains groupes de travail assurent une veille continue sur les sujets suivants.
L’entreprenariat au féminin
En 2013, le Laboratoire de l’Egalité publie la Charte pour l’entreprenariat des femmes, comprenant 20 propositions. Les différentes études démontrent que le pourcentage d’entreprises créées par des femmes stagne autour de 30% depuis 1998 et ce, en dépit de l’ensemble des dispositifs proposés pour favoriser la création des entreprises par les femmes. Certains secteurs d’activités demeurent encore complètement stéréotypés avec une faible mixité, les femmes ne s’y aventurant pas ou peu (finances, technologie, industrie …). Cette Charte s’articule autour de 5 enjeux majeurs que sont l’utilisation des outils statistiques au travers du prisme sexué, la création d’une culture de l’entrepreneuriat féminin, l’accompagnement du développement des entreprises créées ou reprises par des femmes en leur facilitant l’accès au financement et l’amélioration du statut d’entrepreneures en prenant en compte l’articulation des temps de vie.
Contact : Corinne Hirsch
Femmes et développement durable
On constate que les inégalités environnementales frappent plus durement les femmes que les hommes tandis que l’évolution du système socio-productif de ces dernières années les fragilise. Les stratégies de transition écologique qui se mettent en place peuvent être favorables aux femmes et corriger les inégalités à condition qu’elles soient accompagnées de mesures complémentaires.Les femmes sont les premières victimes du changement climatique, mais elles peuvent être aussiun levier pour un autre mode de développement plus durable, plus social, plus axé sur les approches de long terme, sur la qualité de vie, et l’éducation des enfants. De nouveaux indicateurs s’avèrent nécessaires pour évaluer la participation des femmes à l’amélioration ou à la préservation de l’environnement, et ce faisant à un développement plus durable.
Contact : Maryse Huet
Femmes et Cinéma
Le cinéma est une usine à rêves. A rêves masculins..Lorsqu’elles arrivent à pénétrer ce ghetto masculin, productrices, réalisatrices, actrices font face à de nombreuses discriminations : budgets moins élevés, cachets inférieurs, accès à des genres cinématographiques plus restreints et pour les actrices, carrière menacée dès les premières rides sur l’écran. Le Laboratoire de l’égalité participe à de nombreuses actions qui mettent en valeur ces inégalités et proposent des solutions pour les faire diminuer.
Contact : Brigitte Rollet