La Confédération n’a pas encore atteint l’objectif de la Convention des Nations Unies préconisant l’élimination des discriminations à l’égard des femmes, mais des avancées sont notables.
L’égalité entre hommes et femmes a enregistré des «progrès significatifs», estime le Conseil fédéral. Il reste toutefois des défis à relever, comme les inégalités dans la vie professionnelle et le problème de la violence à l’égard des femmes.
La Confédération n’a «pas encore atteint» l’objectif de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, déplore mercredi le gouvernement dans son sixième rapport sur cet accord.
Parmi les défis que la Suisse doit encore relever, le rapport cite la persistance de l’écart salarial entre les sexes, la sous-représentation des femmes dans les fonctions de direction, la difficulté de concilier vie professionnelle et vie familiale, ainsi que la violence domestique et la violence à l’égard des femmes en général.
Une «priorité politique»
Le Conseil fédéral relève toutefois que des «progrès significatifs» ont été réalisés. La stratégie nationale en matière d’égalité prévue dans le programme de législature est en cours d’élaboration et doit être adoptée l’année prochaine. Le gouvernement fait ainsi de la mise en œuvre de l’égalité entre femmes et hommes une «priorité politique».
Entreprises de la Confédération: 40% de femmes dans les directions
Les entreprises proches de la Confédération devront compter au minimum 40% de femmes dans leurs organes dirigeants au plus tard à la fin 2023. Le Conseil fédéral a revu mercredi à la hausse ses objectifs en matière de représentation des sexes.
Actuellement, le quota à atteindre était de 30% d’ici la fin de cette année. Lorsque les départements soumettent une proposition de nomination dans les organes de direction suprêmes, ils doivent justifier les écarts existants par rapport aux valeurs de référence et au quota cible, précise le gouvernement.
Au niveau législatif, le rapport mentionne plusieurs nouveautés: l’obligation de procéder à une analyse de l’égalité salariale, l’amélioration de la protection des victimes de violence ou encore l’amélioration de la conciliation entre activité professionnelle et prise en charge de proches.
La révision du droit de la société anonyme prévoit en outre l’introduction de seuils pour la représentation des sexes au sein des conseils d’administration et des organes de direction. Sur le plan politique, la représentation féminine à l’Assemblée fédérale n’a jamais été aussi élevée depuis les élections fédérales de 2019.
Par ailleurs, seize cantons ont signé la Charte pour l’égalité salariale lancée par la Confédération, réaffirmant ainsi leur engagement dans ce domaine, rappelle le Conseil fédéral, en soulignant l’importance du rôle des cantons.